Le temps d'un éclair. Les nuits orageuses sont sombres... Le ciel est généralement obstrué par une lourde épaisseur de nuages électriques et la Lune, lorsqu'elle parvient à percer, ne laisse filtrer sa lumière blafarde que sous forme de chapelets d'ombres fantomatiques. Le décors est en place, on peut sentir monter la tension dans cet environnement au sein duquel un simple hululement ferait dresser les cheveux sur la tête... pourtant, chacun le devine, l'issue du moment passera forcement par le déchirement du ciel en un éclair assourdissant, un flash lumineux qui, par l'embrasement instantané du paysage, portera à son paroxysme le caractère dramatique de l'instant. Paradoxalement, et malgré la rapidité du phénomène, il est très facile de capturer l'image de la foudre. Il suffit de travailler sur pied et de laisser ouvert l'obturateur le temps que le ciel se décide à faire parler la poudre ! En fait, le plus compliqué n'est pas de photographier la foudre, mais bien d'en obtenir une image correctement cadrée. En effet, l'aléatoire est la règle et, ce soir là, j'étais très heureux que cet éclair se faufile avec tant de bonne volonté entre les deux arbres... En ce qui concerne le diaphragme, il est évidemment complètement fermé, f16, et associé à la plus faible sensibilité, 160 ISO, ce qui, la nuit, permet d'exploiter de très longues poses sans risquer la surexposition. En l'occurrence, pour ce cliché, 13 secondes ont suffit avant que l'éclair n'apparaisse. Il est à signaler que, lors du flash, l'intensité lumineuse est telle que la foudre laisse sans aucun problème son image sur le capteur ! Une courte focale de 30mm m'a permit de couvrir un champ suffisamment large pour me donner une chance de parvenir à mes fins. Le 25/05/06.