Le cimetière de Rye. Pour le français que je suis, parcourir un cimetière anglais a quelque chose de déroutant. Le rapport direct avec la mort n'est perceptible, en ces endroits, que par le fait que l'on suppose que des corps se trouvent sous les stèles. Mais la chaleur de la vie auréole ces espaces verts au sein desquels il serait presque normal de voir jouer des enfants. Aucun alignement ici, aucune fleur non plus... Les granits penchent, comme affligés par l'abandon des proches, mais la pierre est propre et les herbes folles brillent par leur absence. Démuni de porte, le cimetière de Rye est ouvert aux quatre vents; chacun peut, à loisir, profiter du banc pour laisser passer un peu de temps dans le silence de ce lieu au charme fou, avant de s'engager sur Watchbell Street, contempler la mer et poursuivre sa journée... tranquille. Cette prise de vue comporte, à mon sens, une belle erreur de cadrage. J'ai partagé les grandes lignes entre l'arbre et la tombe sans trop me soucier du banc. Ce dernier était dans l'ombre et je ne disposais pas de beaucoup de temps pour réfléchir à tous les paramètres. Mais voilà, en employant une focale plus courte et en déplaçant légèrement l'axe sur la gauche, je suis sûr que l'image aurait nettement gagné en équilibre. Promis, si je retourne un jour là-bas, je réserverai une petite place sur la carte de l'appareil ! 1/200 s à f8, 200 ISO, 40mm de focale. Le 01/11/2006.