Les croix de Normandie.
Au cours de l'été 1985, âgé d'à peine 20 ans, je promenais mon fils tout juste né sur les chemins de l'arrière-pays Niçois, profitant du climat local et du temps que j'avais devant moi pour apprécier à sa plus juste valeur ces petits moments privilégiés d'une vie. Les années passées depuis cette journée m'ont permis d'aimer quatre autres merveilleux enfants, ainsi que d'explorer mille expériences toutes plus riches les unes que les autres, et le regard que je porte sur elles en me retournant me conforte dans l'idée de n'avoir rien à regretter de ce qui fut vécu. J'ai été heureux, je le suis encore aujourd'hui et je compte bien faire durer cet état de fait le plus longtemps possible, conscient de la chance que j'ai d'en être conscient !
Bien plus tôt, au cours de l'été 1944, des milliers de jeunes hommes de vingt ans tombaient sous les balles, privés subitement de toute perspective de vie, d'amour, de bonheur, plongeant des familles entières dans le désarroi. J'aurais sûrement été l'un d'eux si j'avais eu 20 ans 40 ans plus tôt. La nature humaine est ainsi faite, et l'on donne trop souvent le pouvoir à de véritables ordures se délectant de voir tomber les hommes qu'ils sont censés protéger. Hier, aujourd'hui, demain, éternels recommencements au nom d'un con et de ceux qui le suive.
f/4 au 1/800s pour 160 ISO. Le 16 Aout 2020.