Prévention. A marée basse, les plages du nord découvrent leur sable sur des centaines de mètres et c'est alors à perte de vue que l'on peut profiter de ce terrain de jeu. Mais l'on ne s'aventure pas impunément sur ce territoire paisible; le danger est partout dès lors que l'eau choisit de reprendre possession du rivage. La mer avance en enroulant doucement ses bras le long des légères dénivellations de la plage profonde, les fameuses bâches. Elle avance silencieusement, cachant son dessein derrière le bruissement des vagues et le caractère hypnotique du panorama qu'elle offre en pâture aux yeux de ses proies. Ainsi, lorsque l'on se retourne pour lui échapper, sa lenteur a déjà fait son oeuvre et l'on se trouve encerclé par une nappe agitée du fond de laquelle seuls les bons nageurs parviennent à s'extraire; les autres, ils n'auront la vie sauve que si les secours parviennent à les repérer à temps ! C'est pourquoi, à marée montante, les patrouilles de prévention parcourent la plage, laissant, dans le sable vierge, des traces propices à l'image. Ici, beaucoup de choses sont possibles, mais je recherchais un plan de netteté intermédiaire et court. J'ai donc ouvert sans hésitation (f4) et la vitesse s'est heureusement calée sur le maximal 1/2000s en 160 ISO. L'effet de perspective est amplifié par l'usage du 24 mm et j'ai inséré un large vignetage au post-traitement pour accentuer l'impression de contraste. Le 21 juillet 2008.